Juin, par étymologie, c’est le mois de Junon, soit Juno en latin ; l’occasion est donc idéale de vous faire découvrir le grandiose François Juno.
D’emblée – entendez dès la pochette – on se laisse séduire par ce sympathique rhapsode joufflu, au look vaguement Mazamétain, qui bouscule les codes capillaires et vestimentaires pour imposer sa jovialité surannée. Pour le daubiste averti la chanson « l’An 1999 » n’est pas nouvelle ; on peut même se risquer à dire que c’est un tube. Écrit par Fefeu et composé par Gérard Demaizière ce monument du glauque a fait la gloire d’autres vocalistes comme Sylvie Mestres, qui a représenté la France à l’Eurovision sous le pseudonyme quasi palindromique de Nayah.
« Enfant tu deviendras grand. Enfant on a tout notre temps. » François Juno se pose en prédicateur de la réglementation pénale et prône les vertus de la patience pour ce qui touche aux droits des mineurs. Ce qui n’empêche pas – en attendant – de fantasmer un peu : « Porteras-tu des robes de dentelle, en plastique, en skaï, en arc-en-ciel ? » Une sublime allégorie du transit des jours, à écouter comme on va faire, en toute discrétion, « dans le jardin derrière la maison ».
« Tous les Allemands sont musiciens » chantait Patrick Topaloff, et Silent Circle confirme cet adage visionnaire. En effet le groupe composé du très capillaire Martin Tychsen, d’Axel Breitung et Jürgen Behrens propose dès 1985 une italo-disco joviale et audacieuse, à la confluence parfaite entre Alphaville et les Musclés.
Touch in the night – littéralement touche dans la nuit – c’est le nom de cet opus débridé qui fait la part belle à l’italo-disco saveur batcave comme au vendeur de beignets de Palavas-les-flots. Ambiance chaises longues et canons à fumée, le trio met l’œcuménisme musical au service de la vibra daube ; Casimir au pays de la new-wave qui transpire.