Après les taxis, les facteurs et les libraires, les hommes seront les prochaines victimes de la révolution digitale. Ce n’est pas nous qui l’affirmons, mais Christian Vebel, consultant numérique du Top Daube, qui nous annonce la fin prochaine de l’Amant, désormais supplanté par la machine dans le domaine de la volupté féminine.
Comment rivaliser de fait avec ce « truc charmant », ce « petit bonheur » – les doigts de la fée électricité – ce dispositif vaillant qui « fait vibrer ma sœur » ? Notre entrepreneur de la chanson visionnaire n’hésite pas à pirater les canons du répertoire pour faire l’allégorie du phallus connecté.
Une daube 2.0 à glisser sans attendre dans votre porc USB.
Aujourd’hui c’est la rentrée des classes, et donc un peu la rentrée de la classe. Pour célébrer cette journée toute consacrée à nos jeunes têtes blondes, une note de fraîcheur catholique s’imposait. Ainsi c’est drapé dans une austérité quasi ecclésiastique que Michel Comyn – artiste, compositeur, interprète et accessoirement vieux monsieur – frictionne sa guitare pour lancer cette terrible menace à tous les méchants du monde : « Touche pas aux enfants ! »
Et pour clamer bien haut sa colère face à la souffrance des jeunes, quelle plus belle allégorie que le sacrifice du petit Jésus ? « Les hommes sont grands, mais pas les enfants. » Encore faut-il le dire. Puisque personne ne semble décidé à s’y coller, Michel se propose même pour le poste de nouveau Messie. « J’veux qu’on me crucifie ! J’veux qu’on me crucifie ! ».
Pas sûr que ça change grand-chose pour les gamins mais en tout cas c’est bien parti.