Alerte : chanson culte ! Dans la daube comme partout, il y a les quidams, nombreux, les quelconques, les médiocres et il y a les autres, les virtuoses, les magiciens, les Princes. Alain Syhlvain est de cette trempe apothéotique qui transcende la Daube à tel point qu’il en affleure le fondement. Il est l’avatar maudit (hélas incompris) de la flatulence universelle ; en d’autres termes le grand pontife du cul.
Chanteur, organiste, poète, mais aussi voyant magnétiseur, ce pornographe bilingue, passionné de lamas et de calvitie, officie depuis Franconville en région parisienne sous l’œil de son âme damnée Serge Prisset (Tes lèvres ont le goût du Beaujolais nouveau). Il a ainsi commis un répertoire abondant dont cet extrait, le poisson-chat qui « cherche une femelle avec de grosses mamelles », représente la face la plus joviale.
En ces temps difficiles pour chacun - et particulièrement pour ceux que nous savons - il est salutaire de chercher le réconfort dans la ferveur paroissiale. Surfant sur la vague des célébrations pascales comme sur le lac de Tibériade, nous avons compulsé les canons de la daube liturgique. Ce pèlerinage est fructueux puisque nous vous rapportons un psaume sacré qui va vous laver les pieds des oreilles. L'incarnation de cette rédemption auditive se nomme James Canupp, charismatique ministre du culte et de la calvitie, mais néanmoins nanti d'un saint organe à réveiller Lazare. Le miracle opère dans une petite chapelle, au pays des rednecks. Les fidèles sont en liesse, James en polo, et croyez-moi, cette communion-là elle transmute le vin en boudin antillais !
"Il établit des chantres devant l'autel, et, par leur voix, il fit entendre de douces mélodies." (Ecclésiastique 47, 9)