Un réveillon réussi commence par des huîtres. Pour bien les servir mieux vaut écouter les conseils avisés d’un homme de l’art, j’ai nommé Michel Leeb. Car si tout le monde s’étouffe de rire devant « le Chinois » ou « l’Africain », peu en revanche connaissent « le Gourmet », que dis-je « le Délicat », et pourtant…
Il suffit que Michel « l’Érudit » s’émerveille de la sonorité féminine du nom de certaines espèces – crassostrea virginica, cucullata, angulata ou encore gigas – pour que Leeb « le Taquin » reprenne à son compte l’analogie drolatique entre le mollusque bivalve et l’appareil génital femelle. Et voilà pliée cette ritournelle gastranatomique qui file la métaphore vulvaire jusqu’à un festival de cocasserie qui galvanisera, c’est certain, les bals de pompiers ou les vestiaires de collège.
De préférer la Comtesse : « En ouvrant les huîtres, ne glissez pas l’écaille entre deux mouchoirs ! »
Alors que le texte de loi sur le mariage pour tous est débattu au Sénat, il nous semble opportun d’apporter un éclairage mélodieux à cette question qui ravine plus que jamais le clivage infus entre fesse gauche et fesse droite. Or voilà bien longtemps que la Vibra Daube a pris position dans le sujet par le truchement boyautant et turlupin d’Olivier Lejeune et son comparse Patrick Green qui, en 1974, ont commis cette pantalonnade finement intitulée "les deux folles".
Aucune caricature, aucun calembour même le plus limoneux ne manque à ce festival d’intelligence et de gaieté, à côté duquel les intellectuels progressistes de la "manif pour tous" passent définitivement pour des enfants de choeur. Une bouffée lacrymogène, à n’en point Bouter…