« Était-ce bien vrai ? Était-ce bien réel ? » C’est le questionnement qui assaille Joguitac, le nouveau prodige de la guitare sèche et de la saucisse électrique qui fait vibrer son instrument avec l’accent de Montpellier. « Elle te sécurise et te caresse ». Au fond, la vibra daube est comme ces anges coquins qui te visitent la nuit mais que – heureusement peut-être – « tu ne peux jamais voir ». « Ils sont là juste pour le plaisir », mais nous aussi Jojo, sincèrement ! Et puisque c’est à eux que tu dédicaces cette merveilleuse balade daubique, plus que jamais nous sommes tous les enfants de Joguitac.
Aujourd’hui c’est la rentrée des classes, et donc un peu la rentrée de la classe. Pour célébrer cette journée toute consacrée à nos jeunes têtes blondes, une note de fraîcheur catholique s’imposait. Ainsi c’est drapé dans une austérité quasi ecclésiastique que Michel Comyn – artiste, compositeur, interprète et accessoirement vieux monsieur – frictionne sa guitare pour lancer cette terrible menace à tous les méchants du monde : « Touche pas aux enfants ! »
Et pour clamer bien haut sa colère face à la souffrance des jeunes, quelle plus belle allégorie que le sacrifice du petit Jésus ? « Les hommes sont grands, mais pas les enfants. » Encore faut-il le dire. Puisque personne ne semble décidé à s’y coller, Michel se propose même pour le poste de nouveau Messie. « J’veux qu’on me crucifie ! J’veux qu’on me crucifie ! ».
Pas sûr que ça change grand-chose pour les gamins mais en tout cas c’est bien parti.
Dire du mal des Jean, c’est mal ; et des Jean-Louis, c’est encore pis ! Fermez les yeux, et écoutez : ce pur son rock’n roll, cette impertinence du tapping, est-ce Slash ? Mark Knopfler ? Cette voix rauque, est-ce Bruce Springsteen ? Que nenni. Regardez à présent. Ce blouson jaune à lunettes, c’est Jean-Louis Lamberty, alias Jean-Lou. S’il gratte pour nous aujourd’hui, dans la fumée du dancing, c’est pour dénoncer les gens dans les bistrots qui ne font rien qu’à dire du mal des autres alors que – je ne sais pas moi – il faudrait seulement leur demander de venir. Alors, si tel est votre cas, vous voilà prévenus : «
– Attendez que je sois là, que je sois lààààààààhaaaaa ! »
Jean-Pierre Fromage, quel nom prédestiné pour un chanteur qui râpe, et qui râpe fort. Car au-delà du chansonnier iconoclaste à moustache se cache un astiqueur de mots, un virtuose de la pignole avec l’accent des pinèdes. Cette douce antienne que le Top Daube a sélectionné pour vous, c’est bien plus qu’une déclaration d’amour. C’est un retour à la daube anatomique, odorante voire musquée, du genre qui laisse des petits copeaux rance sur les doigts. Ceux de Jean-Pierre Fromage nous invitent à retrouver l’acoustique embaumée du prépuce.
Créé par Kim Stanislas Giani, cet esthète scatophile devrait ravir les plus gourmets d’entre vous.
Et si nous faisions rimer guitare et cathare ? Quand Chantal Eden empoigne son instrument, c'est pour chanter la vie simple et odorante, l'éducation d'une jeune fille de la campagne qui découvre le frisson rural en taillant la vigne de son père, jusqu'à offrir sa terre - fertile s'il en est - aux raisins paternels gorgés de lumière.