Jean-Pierre Fromage, quel nom prédestiné pour un chanteur qui râpe, et qui râpe fort. Car au-delà du chansonnier iconoclaste à moustache se cache un astiqueur de mots, un virtuose de la pignole avec l’accent des pinèdes. Cette douce antienne que le Top Daube a sélectionné pour vous, c’est bien plus qu’une déclaration d’amour. C’est un retour à la daube anatomique, odorante voire musquée, du genre qui laisse des petits copeaux rance sur les doigts. Ceux de Jean-Pierre Fromage nous invitent à retrouver l’acoustique embaumée du prépuce.
Créé par Kim Stanislas Giani, cet esthète scatophile devrait ravir les plus gourmets d’entre vous.
Il y a ceux que l’oignon fait pleurer, et ceux qui ne jurent que par là. Ainsi la petite Madeleine Pascal fait partie des inconditionnelles du bulbe odorant et l’affirme haut et fort dans cette plaisante ritournelle.
Enfonçant sans ménagement les fondements de l’analogie, ce titre léger fait la part belle au culinaire – les œufs au bacon du missionnaire au court-bouillon – sur fond de grésillement vaguement flatulent. D’Astérix à Chopin, en passant par ces « beaux garçons aux idées courtes aux cheveux longs », tous se fondent dans le potager secret de petite Madeleine jusqu’à lui déclencher une pétarade de gloussements, apothéose grotesque et lubrique d’une farce tournée vers la postérité.
Exit les burgers, la nouvelle tendance gastronomique chez les ados cette année c’est la bectance chinoise.
C’est l’histoire d’une crypto-gourde affamée qui zone sur un trottoir quand elle sent le fumet merveilleux d’un buffet thaï à volonté. Elle court s’attabler devant une orgie de nems, de soupes et autres ailes de poulet frites. Elle mange un biscuit magique et la voilà soudain en train de se faire tripoter sur le gazon du parking par un Panda rappeur qui se révèle être en fait le sosie black de Casimir. Du coup elle l’invite dans sa chambre pour jouer au Monopoly avec toutes ses copines, mais comble de malchance il est désintégré par un arc-en-ciel.
Un réveillon réussi commence par des huîtres. Pour bien les servir mieux vaut écouter les conseils avisés d’un homme de l’art, j’ai nommé Michel Leeb. Car si tout le monde s’étouffe de rire devant « le Chinois » ou « l’Africain », peu en revanche connaissent « le Gourmet », que dis-je « le Délicat », et pourtant…
Il suffit que Michel « l’Érudit » s’émerveille de la sonorité féminine du nom de certaines espèces – crassostrea virginica, cucullata, angulata ou encore gigas – pour que Leeb « le Taquin » reprenne à son compte l’analogie drolatique entre le mollusque bivalve et l’appareil génital femelle. Et voilà pliée cette ritournelle gastranatomique qui file la métaphore vulvaire jusqu’à un festival de cocasserie qui galvanisera, c’est certain, les bals de pompiers ou les vestiaires de collège.
De préférer la Comtesse : « En ouvrant les huîtres, ne glissez pas l’écaille entre deux mouchoirs ! »