Un réveillon réussi commence par des huîtres. Pour bien les servir mieux vaut écouter les conseils avisés d’un homme de l’art, j’ai nommé Michel Leeb. Car si tout le monde s’étouffe de rire devant « le Chinois » ou « l’Africain », peu en revanche connaissent « le Gourmet », que dis-je « le Délicat », et pourtant…
Il suffit que Michel « l’Érudit » s’émerveille de la sonorité féminine du nom de certaines espèces – crassostrea virginica, cucullata, angulata ou encore gigas – pour que Leeb « le Taquin » reprenne à son compte l’analogie drolatique entre le mollusque bivalve et l’appareil génital femelle. Et voilà pliée cette ritournelle gastranatomique qui file la métaphore vulvaire jusqu’à un festival de cocasserie qui galvanisera, c’est certain, les bals de pompiers ou les vestiaires de collège.
De préférer la Comtesse : « En ouvrant les huîtres, ne glissez pas l’écaille entre deux mouchoirs ! »
Après les taxis, les facteurs et les libraires, les hommes seront les prochaines victimes de la révolution digitale. Ce n’est pas nous qui l’affirmons, mais Christian Vebel, consultant numérique du Top Daube, qui nous annonce la fin prochaine de l’Amant, désormais supplanté par la machine dans le domaine de la volupté féminine.
Comment rivaliser de fait avec ce « truc charmant », ce « petit bonheur » – les doigts de la fée électricité – ce dispositif vaillant qui « fait vibrer ma sœur » ? Notre entrepreneur de la chanson visionnaire n’hésite pas à pirater les canons du répertoire pour faire l’allégorie du phallus connecté.
Une daube 2.0 à glisser sans attendre dans votre porc USB.
Il y a ceux que l’oignon fait pleurer, et ceux qui ne jurent que par là. Ainsi la petite Madeleine Pascal fait partie des inconditionnelles du bulbe odorant et l’affirme haut et fort dans cette plaisante ritournelle.
Enfonçant sans ménagement les fondements de l’analogie, ce titre léger fait la part belle au culinaire – les œufs au bacon du missionnaire au court-bouillon – sur fond de grésillement vaguement flatulent. D’Astérix à Chopin, en passant par ces « beaux garçons aux idées courtes aux cheveux longs », tous se fondent dans le potager secret de petite Madeleine jusqu’à lui déclencher une pétarade de gloussements, apothéose grotesque et lubrique d’une farce tournée vers la postérité.