Voici qu’arrive l’été, le temps des mélodies triviales et insouciantes. Dans le monde oublié de Guy Vivien, on cultive la nostalgie des douces rêveries sur la plage, en écoutant un vieux transistor grésillant. Les hommes portent la moustache, le brushing et la chemise ouverte sous le perfecto. On vénère le temps béni des animateurs vedettes nonobstant romantiques de la bande FM, qui font tourner les disques comme d’autres lancent des frisbees en attendant la caravane du Tour de France.
– Oui allo bonjour ?
Ne cherchez pas, tout est là : l’effet réverb dans la voix, les chœurs lalala, les dents blanches, le petit jeu de langue, le combiné en bakélite rouge qui tombe du plafond – et qu’il peine à rattraper – l’auditeur au téléphone qui réclame une dédicace moisie, et surtout, toi, de l’autre côté du poste, toi à qui « dire I love you, c’est si simple après tout, il suffit d’une chanson d’amour. »