Dire du mal des Jean, c’est mal ; et des Jean-Louis, c’est encore pis ! Fermez les yeux, et écoutez : ce pur son rock’n roll, cette impertinence du tapping, est-ce Slash ? Mark Knopfler ? Cette voix rauque, est-ce Bruce Springsteen ? Que nenni. Regardez à présent. Ce blouson jaune à lunettes, c’est Jean-Louis Lamberty, alias Jean-Lou. S’il gratte pour nous aujourd’hui, dans la fumée du dancing, c’est pour dénoncer les gens dans les bistrots qui ne font rien qu’à dire du mal des autres alors que – je ne sais pas moi – il faudrait seulement leur demander de venir. Alors, si tel est votre cas, vous voilà prévenus : «
– Attendez que je sois là, que je sois lààààààààhaaaaa ! »
Aujourd’hui c’est la rentrée des classes, et donc un peu la rentrée de la classe. Pour célébrer cette journée toute consacrée à nos jeunes têtes blondes, une note de fraîcheur catholique s’imposait. Ainsi c’est drapé dans une austérité quasi ecclésiastique que Michel Comyn – artiste, compositeur, interprète et accessoirement vieux monsieur – frictionne sa guitare pour lancer cette terrible menace à tous les méchants du monde : « Touche pas aux enfants ! »
Et pour clamer bien haut sa colère face à la souffrance des jeunes, quelle plus belle allégorie que le sacrifice du petit Jésus ? « Les hommes sont grands, mais pas les enfants. » Encore faut-il le dire. Puisque personne ne semble décidé à s’y coller, Michel se propose même pour le poste de nouveau Messie. « J’veux qu’on me crucifie ! J’veux qu’on me crucifie ! ».
Pas sûr que ça change grand-chose pour les gamins mais en tout cas c’est bien parti.
En ces temps difficiles pour chacun - et particulièrement pour ceux que nous savons - il est salutaire de chercher le réconfort dans la ferveur paroissiale. Surfant sur la vague des célébrations pascales comme sur le lac de Tibériade, nous avons compulsé les canons de la daube liturgique. Ce pèlerinage est fructueux puisque nous vous rapportons un psaume sacré qui va vous laver les pieds des oreilles. L'incarnation de cette rédemption auditive se nomme James Canupp, charismatique ministre du culte et de la calvitie, mais néanmoins nanti d'un saint organe à réveiller Lazare. Le miracle opère dans une petite chapelle, au pays des rednecks. Les fidèles sont en liesse, James en polo, et croyez-moi, cette communion-là elle transmute le vin en boudin antillais !
"Il établit des chantres devant l'autel, et, par leur voix, il fit entendre de douces mélodies." (Ecclésiastique 47, 9)